Dans une démarche reflétant une profonde inquiétude face aux développements graves liés aux manifestations de la jeunesse, le secrétariat général du Parti de la justice et du développement (PJD) a publié un communiqué intitulé “Déclaration du devoir et de l’intérêt national”, en réponse aux débordements et à la violence observés dans certaines villes marocaines lors des manifestations de la génération “Z”.
Ce communiqué a été émis suite à une réunion d’urgence tenue dans la soirée du mardi 30 septembre 2025, sous la présidence du secrétaire général Abdelilah Benkirane, qui a lancé un appel direct à la jeunesse pour mettre fin aux manifestations, considérant que leurs revendications légitimes avaient atteint leur objectif.
Les grandes villes marocaines, telles que Rabat, Marrakech, Tanger, Casablanca, Agadir et Taza, ont connu, le soir du samedi 27 septembre 2025, des rassemblements massifs de centaines de jeunes de la génération “Z” qui ont manifesté sous le slogan “Génération Z 212”, réclamant des réformes radicales dans les secteurs de l’éducation, de la santé, de l’emploi, de la culture et de la jeunesse. Certaines de ces manifestations se sont rapidement transformées en affrontements violents avec les forces de l’ordre, entraînant des arrestations et des dégradations de biens publics et privés, suscitant des craintes d’un aggravement de la situation.
Ce mouvement, qui s’est développé via les réseaux sociaux sans leadership déclaré, exprime une colère accumulée face aux “inégalités sociales et territoriales” et aux “anomalies dans la gestion gouvernementale”, comme l’a rapporté des médias internationaux.
Dans le communiqué, le secrétariat général du parti a affirmé que ces manifestations “trouvent leur origine dans l’échec et les graves dysfonctionnements de la gestion gouvernementale actuelle”, faisant état de difficultés dans la réforme du système éducatif, de la privatisation des services de santé, et de l’exclusion de millions de citoyens de la couverture santé obligatoire, en plus de l’absence d’un programme pour réduire les inégalités sociales et de l’incapacité à faire de l’emploi une priorité gouvernementale.
Le parti a également critiqué une politique culturelle “promouvant la futilité et la banalité” pour distraire la jeunesse, la prolifération du népotisme et du clientélisme dans les recrutements, l’arrêt de la lutte contre la corruption, et l’adoption d’une approche “unilatérale et non consultative” dans les législations stratégiques.
Le secrétariat a tenu le gouvernement “pleinement responsable” de la détérioration des conditions, en raison de son “affaiblissement, de son incapacité et de son silence” face aux alertes répétées, et de la “propagande de réalisations et de chiffres sans écho sur le terrain”.
Le communiqué a également critiqué le retour de la présidence de la majorité à “l’enregistrement des gouvernements précédents” lors de sa dernière réunion le 30 septembre, considérant cela comme un “manque de sens politique minimum”, surtout après que le gouvernement a atteint la fin de son mandat de quatre ans, formé par des partis ayant déjà exercé des responsabilités dans ces secteurs.
D’autre part, le parti a renouvelé son appel à Benkirane pour que les jeunes s’engagent à “respecter la Constitution et les fondements nationaux”, et à exercer leurs droits de manière responsable, sans recourir à la violence ou à des actes de vandalisme, affirmant que “leur message a été entendu et a atteint son but”. Il a aussi appelé les autorités publiques à respecter les libertés de manifestation pacifique et à appliquer “la gouvernance sécuritaire” dans un esprit d’inclusion, et a demandé la libération de “tous les jeunes détenus” n’ayant pas été prouvés coupables d’actes de dégradation, afin d’arrêter l’escalade et de calmer la situation.
Enfin, le communiqué a souligné que “le moment est venu de revoir sincèrement notre parcours démocratique et développemental”, appelant l’État, les partis et les citoyens à “s’engager dans un processus politique sérieux” impliquant la jeunesse, afin de définir une issue politique permettant un “déblocage des droits en profondeur”, se concluant par l’organisation “d’élections libres et transparentes” permettant de choisir des institutions fortes capables de traiter les dysfonctionnements, de lutter contre la corruption, et d’assurer une répartition équitable des richesses et des opportunités, ouvrant “la voie à l’espoir pour la jeunesse”.
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