« Verdict de prison ferme pour Hamid Mahdaoui et amende de 150 millions »

La Cour d’Appel de Rabat confirme la condamnation du journaliste Hamid Mahdaoui

Le 30 juin 2025, la Cour d’Appel de Rabat a validé le jugement de première instance contre le journaliste Hamid Mahdaoui, le condamnant à 18 mois de prison ferme et à une amende de 1,5 million de dirhams, au profit du ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi.

Contexte et Détails de l’Affaire

Les origines de cette affaire remontent à novembre 2024, lorsque le tribunal de première instance a reconnu Mahdaoui coupable d’accusations telles que la diffusion de fausses allégations dans le but de diffamer des personnes, ainsi que d’injure et de calomnie. Le tribunal s’est appuyé sur les articles 443, 444 et 447 du Code pénal marocain.

Ce jugement fait suite à plusieurs plaintes déposées par le ministre de la Justice, soutenu par le chef du gouvernement, Aziz Akhannouch. La demande de dommages et intérêts de cinq millions de dirhams a été réduite par le tribunal à 1,5 million, montant maintenu par la Cour d’Appel.

Réactions Variées et Opinion Publique Divisée

Cette affaire a suscité de vives réactions au sein des milieux médiatiques et des droits humains. Pour certains, le verdict représente une attaque contre la liberté de la presse et une tentative de réduire au silence des voix critiques. Hamid Mahdaoui, reconnu pour sa couverture audacieuse des enjeux politiques et sociaux, a déjà été incarcéré de 2017 à 2020 pour avoir couvert des manifestations à Al-Hoceïma, devenant ainsi un symbole du journalisme indépendant.

Ses partisans estiment cependant qu’il a franchi les limites de la liberté d’expression, considérant ses accusations envers le ministre comme des diffamations nécessitant des poursuites judiciaires. Ce clivage met en lumière les tensions persistantes entre la liberté de la presse et la responsabilité légale au Maroc.

Impact sur la Liberté de la Presse

Le cas de Mahdaoui soulève des préoccupations quant aux défis auxquels sont confrontés les journalistes au Maroc. Les défenseurs de la liberté de la presse argumentent que l’application du droit pénal au lieu du droit spécifique à la presse menace la liberté d’expression. De plus, la forte amende pourrait être perçue comme un moyen de pressions sur les journalistes indépendants, particulièrement ceux manquant de ressources financières ou institutionnelles.

Le retrait préalable de sa carte de presse est également considéré comme une pression systémique visant à limiter son activité journalistique. Ces mesures ont suscité des critiques d’organisations internationales qui appellent à un respect accru de la liberté de la presse et à la création d’un environnement sécurisé pour les journalistes.

Conséquences Futures

Avec la confirmation du verdict, cette affaire est susceptible de continuer à alimenter le débat sur l’équilibre des lois régissant la liberté d’expression au Maroc. Elle pourrait également influencer les relations entre les autorités et les médias, dans un contexte politique et social complexe. Mahdaoui et ses soutiens, y compris des organisations de défense des droits humains, envisagent de contester le jugement ou de rechercher d’autres voies légales pour défendre leur cause.

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