Signature d’un Accord Stratégique entre le Maroc et la République Tchèque pour l’Extraction d’Eau de l’Air
Le mercredi 27 septembre, à Rabat, l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (IRESEN) et l’Ambassade de la République Tchèque au Maroc, au nom du ministère tchèque des Affaires étrangères et dans le cadre du programme d’aide au développement (CzechAid), ont signé un accord stratégique. Ce partenariat vise à expérimenter une technologie innovante d’extraction d’eau à partir de l’humidité de l’air, appelée Atmospheric Water Generation (AWG).
Selon un communiqué de l’IRESEN, cet accord prévoit la livraison et l’expérimentation de deux unités de terrain, conçues par la société Czechoslovak Export a.s, membre du groupe industriel Czechoslovak Group (CSG). Cette entreprise a été choisie en raison de son expertise dans l’implémentation de solutions industrielles avancées.
Le projet, intitulé « Équipements de production d’eau de l’air pour le Maroc », se concentre sur l’expérimentation d’un dispositif à faibles émissions de carbone capable de produire de l’eau potable à partir de l’humidité ambiante. Ce système se caractérise par sa flexibilité, sa décentralisation et sa propreté, répondant ainsi aux défis liés à la pénurie d’eau.
La technologie emprunte le concept breveté « Emergency Water from Air » (EWA), développé par le Centre universitaire des bâtiments économes en énergie de l’Université tchèque de technologie à Prague, et fabriqué par la société KARBOX s.r.o, également membre du groupe CSG.
Financée par une subvention du ministère des Affaires étrangères tchèque via CzechAid, cette initiative prévoit l’installation de deux prototypes destinés à être testés dans des conditions climatiques marocaines. L’objectif est d’évaluer la possibilité d’un déploiement à grande échelle dans les zones sèches et isolées du Maroc.
Ce projet s’inscrit dans une démarche qui combine sécurité hydrique et innovation énergétique, répondant aux enjeux du nouveau modèle de développement du pays. Il pourrait faciliter l’intégration de cette technologie dans le paysage industriel et scientifique national, tout en portant des perspectives d’application dans les régions rurales et arides dépourvues de réseaux de dessalement.
Cette collaboration ouvre également la voie au transfert de connaissances, à la construction de compétences et à l’renforcement des partenariats entre les organismes marocains et tchèques, tant publics que privés, avec des possibilités d’intégration industrielle dans l’économie verte nationale.
Lors de la signature, Samir Rachidi, directeur général de l’IRESEN, a souligné que « ce projet ne se limite pas à une expérimentation technologique. Il incarne une vision partagée sur le rôle central de la recherche scientifique et de l’innovation dans le développement durable ». Il a également affirmé l’engagement de l’Institut à accompagner la transition énergétique du Maroc tout en renforçant la coopération scientifique et industrielle internationale.
De son côté, Ladislav Škrédl, ambassadeur de la République Tchèque, a exprimé la fierté de son pays de soutenir ce projet à fort impact, qui combine l’innovation tchèque et l’expertise marocaine au service de l’environnement. Il a précisé qu’il s’agit d’un exemple d’une collaboration fiable et solidaire.
La mise en place des unités pilotes est prévue pour le quatrième trimestre 2025, suivie d’une phase de deux ans consacrée au suivi technique, à l’analyse des données et à l’évaluation des opportunités de marché. Cette période servira de base solide pour déterminer la viabilité de la reproduction et de l’intégration industrielle de cette solution à une échelle régionale.
Ce projet marque le début d’un partenariat durable fondé sur l’innovation et le respect mutuel, ayant pour but de servir l’intérêt général et de consolider la position du Maroc en tant que leader régional dans l’adoption de solutions écologiques face aux changements climatiques.



