Le Parti de la justice et du développement (PJD) a fermement condamné ce qu’il qualifie d’« agression iranienne flagrante » contre le Qatar, suite à des tirs de roquettes iraniennes sur la base américaine d’al-Udeid, la nuit du 23 juin.
Dans un communiqué, Abdelilah Benkirane a exprimé la solidarité du parti avec le Qatar, tout en dénonçant l’« atteinte manifeste » à la souveraineté de l’État du Golfe. Le PJD affirme que la réponse de l’Iran à ses propres violations de souveraineté ne peut excuser un acte qui menace la sécurité et le bien-être des citoyens d’un autre pays arabe, en l’occurrence le Qatar.
### L’attaque iranienne
Cet incident, perçu comme une réponse aux frappes américaines sur ses installations nucléaires, a suscité une large vague de condamnations tant au niveau régional qu’international, soulevant des questions sur ses répercussions sur la sécurité régionale et les relations diplomatiques entre les États concernés.
Des sources américaines et iraniennes ont indiqué que Téhéran avait préalablement informé Washington et Doha de son intention d’attaquer, permettait ainsi aux États-Unis d’évacuer certaines de leurs ressources militaires. Le ministère de la Défense qatarie a confirmé que ses systèmes de défense aérienne avaient réussi à intercepter les missiles, évitant ainsi des pertes humaines et des dommages matériels significatifs. Cependant, des habitants de Doha ont rapporté avoir entendu de fortes explosions, suscitant des inquiétudes en raison de l’absence de mises en garde préalables.
Les récits concernant la nature de l’attaque ont divergé. Le ministère de la Défense américain l’a considérée comme « essentiellement symbolique », soulignant qu’aucune perte n’a été enregistrée parmi les troupes américaines. En revanche, la télévision d’État iranienne a déclaré que six missiles avaient atteint la base. Un expert militaire égyptien, le général Nasser Salem, a même suggéré qu’il s’agissait d’une « mise en scène convenue » entre l’Iran, les États-Unis et le Qatar pour éviter une escalade.
### Réactions qataries
Le Qatar a vigoureusement condamné l’attaque, la qualifiant de « violation manifeste » de sa souveraineté et de son espace aérien, tout en considérant cette action comme une transgression du droit international et de la Charte des Nations Unies. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, a indiqué que Doha se réserve le droit de réagir en accord avec l’ampleur de l’agression, tout en restant fidèle au droit international. Les autorités qatariens ont également évoqué un caractère « inattendu » de l’attaque, compte tenu des efforts diplomatiques consentis pour apaiser les tensions.
La défense qatarie a assuré que l’espace aérien et les territoires du pays étaient sûrs et que les forces armées étaient prêtes à faire face à toute éventualité. Elle a également appelé les citoyens et résidents à se tenir informés uniquement par les canaux officiels, pour éviter la propagation de rumeurs. En raison de la situation, Qatar a temporairement fermé son espace aérien, entraînant la suspension de vols dans la région.
### Condamnations régionales et internationales
L’attaque a donné lieu à de nombreuses condamnations, tant au niveau arabe qu’international. Les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont exprimé une forte désapprobation, le secrétaire général du CCG, Jassem Al-Budaiwi, qualifiant l’attaque de « violation flagrante » de la souveraineté du Qatar et d’« atteinte directe à la sécurité des États du Conseil ».
Des nations arabes telles que l’Arabie saoudite, les Émirats, l’Irak, le Koweït, la Jordanie, la Palestine et le Maroc ont également dénoncé l’agression, qualifiée de menace à la sécurité régionale, tout en affichant leur soutien au Qatar et en plaidant pour un retour au dialogue diplomatique.
Au niveau international, le président français Emmanuel Macron a exprimé la solidarité de la France avec le Qatar, appelant à un maximum de retenue. À ce jour, les États-Unis n’ont pas donné suite par une riposte militaire directe, bien que des rapports indiquent qu’ils envisagent diverses options.
Source



