La Suspension Temporaire de la Correspondance de la Carte des Risques de Corruption dans le Secteur de la Santé
Le mercredi 15 octobre, l’Autorité Nationale de la Lutte Contre la Corruption (INPPLC) a annoncé la suspension temporaire de l’exécution d’un contrat pour l’élaboration d’une « carte des risques de corruption » dans le secteur de la santé. Cette décision fait suite à des allégations de conflit d’intérêts concernant le cabinet lauréat, Forvis Mazars.
Contexte de la Décision
Cette annonce intervient dans un climat de tensions sociales, marqué par les manifestations du mouvement « Génération Z 212 », qui exige des réformes dans le système de santé marocain. L’appel à l’action de cette génération a mis en lumière de nombreuses lacunes au sein de ce secteur vital.
Le contrat, d’une valeur de 2,4 millions de dirhams, avait été attribué à Forvis Mazars après un processus de sélection de trois cabinets de conseil. La mission devait s’étendre sur sept mois et visait à analyser les risques dans trois domaines clés : la relation patient-hôpital, la chaîne de production et de distribution des médicaments, ainsi que l’organisation des cliniques privées.
Enjeux et Controverses
Initialement, cette étude devait examiner les « réseaux d’influence » affectant les traitements et les dépenses publiques, conformément au cahier des charges. Cependant, des sources ont révélé que Forvis Mazars était également le cabinet d’audit financier de la société Akdital, un acteur majeur du secteur de la santé privée au Maroc, ce qui a soulevé des questions sur l’objectivité de l’analyse.
Des experts ont qualifié cette situation d’ « atteinte fondamentale » au principe de neutralité, craignant que le lien contractuel entre le cabinet et Akdital n’influence les résultats de l’étude.
Réaction de l’INPPLC et Perspectives
En réponse à cette controverse, l’INPPLC a affirmé qu’elle enquêterait sur ce problème et prendrait toutes les mesures légales et administratives nécessaires pour résoudre ce conflit d’intérêts. L’organisation a également décidé de transmettre le dossier aux autorités compétentes pour enquête, réaffirmant son engagement envers la transparence et l’égalité dans la gestion des contrats publics.
Ce développement survient en plein milieu des manifestations de la « Génération Z 212 », qui se sont intensifiées depuis fin septembre 2025, exigeant des améliorations dans le secteur de la santé et de l’éducation. Cette mobilization s’inscrit dans un contexte où le Maroc fait face à une pénurie de personnel médical (0,43 médecin pour 1 000 habitants) et à des problèmes de corruption significatifs, coûtant au pays environ 50 milliards de dirhams par an.
Conclusion
La suspension du contrat constitue un véritable test pour l’INPPLC en matière de lutte contre la corruption, surtout dans un secteur aussi crucial que la santé. Les résultats des enquêtes à venir pourraient renforcer la confiance du public ou, au contraire, aggraver les doutes sur les mécanismes de contrôle. L’INPPLC, créée par la loi organique 116-13, joue un rôle central dans la stratégie nationale de lutte contre la corruption et cette intervention se produit à un moment crucial pour le Maroc, engagé dans des efforts de réforme pour améliorer la gouvernance de l’utilisation des fonds publics.



