Un vidéo diffusé le mercredi 23 juillet montre l’écoulement de eaux polluées de la marina de Tanger vers la plage municipale, provoquant une vague de colère parmi les habitants et les visiteurs de la ville.
Cet incident met en lumière non seulement la problématique de la pollution environnementale, mais soulève également des questions sur les incohérences liées à l’attribution du label Pavillon Bleu à la marina de Tanger. Ce label est censé attester de l’engagement envers des normes environnementales et sanitaires internationales.
Marina de Tanger et Pavillon Bleu : Réalité ou mirage ?
Inaugurée en 2018, la marina de Tanger a reçu le label Pavillon Bleu à l’été 2024, une distinction décernée par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, en collaboration avec l’organisation internationale de l’éducation à l’environnement. Ce label est attribué aux plages et ports respectant des critères stricts de qualité des eaux de baignade, de propreté des plages, de gestion des déchets et de sécurité publique. Cependant, l’apparition de ce vidéo brandit des interrogations quant à la conformité de cet espace aux exigences requises.
Le Pavillon Bleu, censé être un symbole de propreté et de durabilité, semble ici servir de façade pour masquer des problèmes environnementaux réels. Comment peut-on célébrer la marina de Tanger comme une destination écologique alors qu’elle contribue à la pollution de la plage municipale, un lieu accueillant des milliers de baigneurs chaque jour ? Cette contradiction soulève non seulement des enjeux administratifs, mais également des risques sanitaires et sociaux conséquents.
Risques pour la santé publique
La plage municipale de Tanger est un site clé pour les résidents et les touristes, servant de lieu de loisirs et d’événements aquatiques attirant des participants de tous âges. Cependant, l’écoulement d’eaux polluées de la marina vers cette plage constitue une menace sérieuse pour la santé des baigneurs. La pollution des eaux peut introduire des substances chimiques nocives, ainsi que des bactéries telles que les coliformes et des déchets plastiques, augmentant ainsi les risques de maladies cutanées et d’infections, voire de maladies chroniques en cas d’exposition prolongée.
Des rapports antérieurs, comme celui du ministère de la Transition énergétique et du développement durable pour l’année 2022, ont signalé que plusieurs plages dans la province de Tanger-Assilah, y compris la plage municipale, étaient considérées comme non propices à la baignade en raison de la pollution causée par les eaux usées et les déchets plastiques. Ces rapports confirment que le problème est ancien et constitue un défi continu, nécessitant une intervention urgente des autorités locales et de l’institution responsable. Alors que les citoyens continuent de se baigner sans conscience des risques, la responsabilité incombe aux autorités compétentes de garantir un environnement sain et sécurisé.
