Madagascar : Dissolution du gouvernement face aux manifestations
- Contexte des manifestations : Crise des services essentiels et pauvretĂ© extrĂȘme
- Chronologie des événements : De la manifestation pacifique à la violence
- De Nairobi à Rabat, la jeunesse réclame le changement
- Ă lâĂ©chelle mondiale : De Katmandou Ă Lima, chutes de gouvernements et inspiration mutuelle
Le prĂ©sident Andry Rajoelina a annoncĂ© la dissolution complĂšte du gouvernement lundi dernier, en rĂ©ponse Ă des manifestations massives menĂ©es par la jeunesse du mouvement GĂ©nĂ©ration Z contre les coupures dâĂ©lectricitĂ© et dâeau chroniques. Ces mobilisations ont dĂ©bouchĂ© sur des affrontements violents, faisant au moins 22 morts et plus de 100 blessĂ©s, selon les rapports des Nations Unies.
Cependant, les manifestants sont retournĂ©s dans les rues mardi, exigeant le dĂ©part du prĂ©sident lui-mĂȘme, ce qui indique que les concessions gouvernementales pourraient ne pas suffire Ă apaiser la colĂšre populaire.
Contexte des manifestations : Crise des services essentiels et pauvretĂ© extrĂȘme
Les manifestations ont dĂ©butĂ© le 25 septembre dans la capitale Antananarivo, avant de sâĂ©tendre rapidement Ă huit autres villes. Elles sâinspirent de mouvements similaires en cours au Kenya et au NĂ©pal, oĂč les jeunes rĂ©clament des rĂ©formes radicales face Ă la corruption et Ă la nĂ©gligence. PrĂšs de 75 % des 30 millions dâhabitants de Madagascar vivent dans la pauvretĂ© extrĂȘme, avec un accĂšs Ă lâĂ©lectricitĂ© ne sâĂ©levant quâĂ 36 % et des coupures quotidiennes. Le manque dâeau exacerbe les crises sanitaires et sociales, en particulier dans les zones urbaines oĂč environ 80 % des foyers font rĂ©guliĂšrement face Ă ces problĂ©matiques.
Les manifestants, majoritairement des jeunes vĂȘtus de noir et portant des drapeaux de pirates inspirĂ©s de lâanime « One Piece » comme symbole de rĂ©bellion, scandaient des slogans tels que « Nous voulons vivre, pas survivre », appelant Ă la fin de la corruption et Ă lâamĂ©lioration des services essentiels. Le mouvement a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© aprĂšs lâarrestation de deux membres des conseils municipaux de lâopposition le 20 septembre pour avoir demandĂ© une autorisation de manifester, ce qui a Ă©tĂ© perçu par beaucoup comme une arrestation arbitraire.
Chronologie des événements : De la manifestation pacifique à la violence
- 25-27 septembre : Les premiĂšres manifestations Ă©clatent contre les coupures de courant et dâeau, avec la sociĂ©tĂ© dâĂtat Jirama suspendant son activitĂ© sur les rĂ©seaux sociaux, ce qui intensifie la colĂšre.
- 26-28 septembre : Les heurts avec les forces de lâordre sâintensifient, qui utilisent des gaz lacrymogĂšnes et des balles en caoutchouc, en plus des Ă©meutes de groupes non affiliĂ©s aux manifestants, entraĂźnant 22 morts et plus de 100 blessĂ©s.
- 29 septembre : Le prĂ©sident Rajoelina, au pouvoir depuis le coup dâĂtat de 2009 et réélu en 2023 malgrĂ© un boycott de lâopposition, annonce la dissolution du gouvernement, y compris du Premier ministre Christian Ntsay, exprimant des excuses pour âlâĂ©chec Ă rĂ©aliser les tĂąchesâ. Un nouveau Premier ministre sera nommĂ© dans trois jours et les ministres resteront en poste temporairement.
- 30 septembre : Des centaines de jeunes retournent dans les rues dâAntananarivo, oĂč les forces de sĂ©curitĂ© utilisent des gaz lacrymogĂšnes pour les disperser, un couvre-feu Ă©tant instaurĂ© de la tombĂ©e de la nuit jusquâĂ lâaube.
De Nairobi à Rabat, la jeunesse réclame le changement
Le mouvement en Afrique a dĂ©butĂ© avec les manifestations au Kenya en juin 2024, qui ont forcĂ© le gouvernement Ă retirer un projet de loi fiscal controversĂ©, inspirant des mouvements jeunes dans dâautres pays. En 2025, les manifestations au Kenya se sont transformĂ©es en un mouvement politique axĂ© sur les rĂ©formes dĂ©mocratiques et la santĂ© mentale des manifestants, Ă©tant qualifiĂ©es dââencore plus rĂ©silientes face Ă la rĂ©pressionâ.
Ă lâoccasion anniversaire des manifestations en juillet 2025, des manifestations dans 25 provinces ont causĂ© dâimportantes pertes Ă©conomiques, avec des demandes de ârĂ©volution kenyaneâ inspirant lâensemble du continent.
Le mouvement a pris racine Ă Madagascar en septembre 2025, oĂč des milliers de jeunes ont manifestĂ© contre les coupures dâĂ©lectricitĂ© et dâeau, entraĂźnant 22 morts et plus de 100 blessĂ©s, selon les Nations Unies. Cela a conduit le prĂ©sident Andry Rajoelina Ă dissoudre le gouvernement en rĂ©ponse directe aux manifestants qui Ă©voquaient âcorruption et pauvretĂ©â.
Au Maroc, des manifestations de âGĂ©nĂ©ration Z 212â ont Ă©clatĂ© fin septembre, exigeant des amĂ©liorations dans les domaines de la santĂ© et de lâĂ©ducation, plutĂŽt quâun investissement dans les infrastructures pour la Coupe du Monde 2030, entraĂźnant lâarrestation dâenviron 200 personnes et des affrontements violents avec la police.
Dâautres pays africains concernĂ©s incluent le Nigeria, oĂč le mouvement anti-corruption a perdurĂ© depuis lâan dernier, ainsi que le Burkina Faso, le Zimbabwe, le SĂ©nĂ©gal, lâAfrique du Sud, la Tanzanie et lâOuganda, oĂč les jeunes sont appelĂ©s Ă âse leverâ en sâinspirant du Kenya. Ces manifestations sont perçues comme un âchangement gĂ©nĂ©rationnelâ dans la politique africaine, soutenues par la technologie et les rĂ©seaux sociaux.
Ă lâĂ©chelle mondiale : De Katmandou Ă Lima, chutes de gouvernements et inspiration mutuelle
En dehors de lâAfrique, les manifestations au NĂ©pal en septembre 2025 ont conduit Ă la chute du Premier ministre K P Sharma Oli, avec la chasse aux ministres et lâĂ©lection dâun Premier ministre intĂ©rimaire via Discord, Ă coĂ»t nul. Ces Ă©vĂ©nements ont causĂ© au moins 14 morts et ont Ă©tĂ© perçus par les jeunes comme un mouvement âcontre la corruption et la censure des rĂ©seaux sociauxâ, inspirant des mouvements jeunesse au niveau mondial.
Au Bangladesh, des manifestations inspirĂ©es du Kenya ont conduit Ă des changements gouvernementaux, tandis quâau PĂ©rou et aux Philippines, les jeunes exigent des rĂ©formes Ă©conomiques similaires.
Dâautres nations, comme lâIndonĂ©sie, la France et lâInde, discutent de lâessor du âmodĂšle GĂ©nĂ©ration Zâ dans la lutte contre la corruption. Les analystes signalent que ce mouvement est âsans prĂ©cĂ©dentâ dans son ampleur, utilisant Internet pour coordonner les actions Ă travers les frontiĂšres, mais faisant face Ă une rĂ©pression violente, comme au NĂ©pal, oĂč des manifestations pacifiques se sont transformĂ©es en chaos.
Contenu généré à partir de la version arabe de Tanja7.com



