Le jeudi 4 septembre 2025, le Mali a déposé une plainte officielle devant la Cour internationale de justice (CIJ) contre l’Algérie, l’accusant d’avoir commis un « acte d’agression » et « violation grave du droit international ».
Cette plainte fait suite à la destruction d’un drone des forces armées maliennes, immatriculé TZ-98D, qui, selon le gouvernement malien, effectuait des opérations sur son territoire national. Le Mali accuse l’Algérie d’avoir agi délibérément, sans fournir de justification claire ni de preuves de l’intrusion du drone dans l’espace aérien algérien.
La plainte va au-delà de l’incident militaire, Bamako accusant l’Algérie de complicité avec des groupes terroristes opérant dans le nord du Mali. Selon le communiqué officiel du gouvernement malien, la destruction du drone s’inscrit dans une stratégie algérienne visant à entraver les efforts des forces maliennes dans la lutte contre le terrorisme. Le communiqué précise : « L’objectif était de perturber la neutralisation des groupes armés terroristes par les forces maliennes », affirmant que l’Algérie fournit une protection implicite à ces groupes actifs dans la région du Sahel.
Les tensions entre les deux pays se sont aggravées en raison de l’absence de réponse satisfaisante de l’Algérie aux demandes répétées de Bamako concernant l’incident. Ce silence a poussé le Mali à porter l’affaire devant la Cour internationale, cherchant des éclaircissements officiels et à tenir l’Algérie responsable de ce qu’il considère comme une violation des principes de la charte des Nations Unies, notamment celui de non-recours à la force.
Cette crise s’inscrit dans un contexte régional complexe, marqué par une intensification de l’activité terroriste et des conflits armés dans la région du Sahel. Le Mali fait face depuis des années à d’importants défis sécuritaires, notamment dans le nord du pays, où des groupes armés exploitent les vastes zones frontalières. Le Mali accuse l’Algérie, qui partage une longue frontière avec lui, de ne pas déployer suffisamment d’efforts pour limiter les mouvements de ces groupes, voire de leur fournir un soutien indirect, accusation que l’Algérie dément vigoureusement.
L’escalade du Mali vers la Cour internationale de justice représente une étape sans précédent dans les relations entre les deux pays, pouvant entraîner des tensions diplomatiques supplémentaires. Cette démarche souligne la détermination de Bamako à protéger sa souveraineté et à affirmer sa position face à ce qu’il juge comme une atteinte à ses droits. De son côté, l’Algérie pourrait se retrouver dans une situation délicate, étant appelée à fournir des preuves claires pour réfuter les accusations maliennes ou justifier ses actions.
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