« Gerando condamné au retrait de ses vidéos et à des excuses : Les raisons derrière la décision au Canada »

Jugement contre le TikTokeur Hicham Girando

Le 14 juillet 2025, la Cour d’appel du Québec à Montréal a rendu un jugement défavorable à l’encontre du TikTokeur Hicham Girando, au terme d’une procédure intentée par l’avocat marocain Adil Saïd Al-Moutiri. Girando a été condamné à verser des dommages-intérêts à l’avocat ainsi qu’à présenter des excuses publiques. Il doit également retirer, dans un délai de trois jours, les vidéos incriminées de TikTok et YouTube.

Contexte de l’affaire

L’affaire a débuté en mai 2023, lorsque Hicham Girando a lancé une campagne de diffamation contre Adil Saïd Al-Moutiri, un avocat réputé exerçant depuis 1995. Cette campagne, jugée intentionnelle et sans fondement, a reposé sur des accusations de corruption, de blanchiment d’argent et de liens avec des organisations criminelles, sans aucune preuve tangible.

Face à ces allégations, Al-Moutiri a engagé des actions judiciaires et obtenu en juillet 2023 une injonction contre Girando afin qu’il cesse ses publications diffamatoires. Malheureusement, Girando a ignoré cette injonction, ce qui lui a valu une condamnation pour outrage en janvier 2024. Après une période de silence, Girando a recommencé à publier des accusations en février 2025, incitant Al-Moutiri à renforcer sa plainte.

Absence de preuves

La cour a examiné le dilemme entre la liberté d’expression, protégée par la Charte des droits et libertés canadienne, et le droit à la protection contre la diffamation. Les actions de Girando ont été analysées au regard du raisonnable. Les juges ont constaté qu’il s’appuyait sur des informations non vérifiées et des publications sans sources fiables, associant Al-Moutiri à des crimes graves.

Girando a notamment prétendu qu’Al-Moutiri était en lien avec des agences de renseignement et avait été arrêté en 2021, des allégations démenties par des instances disciplinaires. Al-Moutiri a, de son côté, présenté des preuves des dommages psychologiques et sociaux subis, y compris des frais de sécurité dépassant 9000 dollars canadiens.

Décisions judiciaires

Le jugement final a imposé à Girando les sanctions suivantes :

  1. Dommages moraux : 70 000 dollars canadiens pour les préjudices psychologiques et sociaux.
  2. Dommages punitifs : 85 000 dollars canadiens pour ses actes intentionnels.
  3. Frais de sécurité : 9148 dollars canadiens pour la période de mai 2023 à janvier 2024, avec des possibilités d’évaluation future.
  4. Injonctions :
    • Retirer tous les contenus diffamatoires sous trois jours.
    • Interdiction permanente de publier de nouvelles accusations à l’encontre d’Al-Moutiri.
    • Présenter des excuses officielles sur les mêmes plateformes.

Ce jugement constitue une référence importante pour la lutte contre la diffamation en ligne au Québec. Il souligne l’engagement des tribunaux à protéger la réputation personnelle face à des rumeurs non vérifiées diffusées sur internet. La décision rappelle également l’importance des sanctions disciplinaires pour dissuader des comportements similaires, en particulier lorsque des motivations commerciales sont en jeu, comme mentionné par la cour concernant les revenus de Girando sur YouTube.

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